Ben Tre : Tour organisé et noix de coco

post-thumb

Dans les voyages on dit que participer à des tours organisés c’est parfois la seule façon de pouvoir accéder à certains endroits, de pouvoir découvrir certains aspects de la culture locale. On dit aussi qu’il n’y a pas de mauvaise expérience, car cela reste une expérience avant tout. Moi je dirais quand même que payer assez cher pour un truc claqué, ça reste quand même une expérience dont je pourrais me passer.
Je m’explique. Après notre repas avec les membres du JCI lors du Blue & Green Project , nous avons sauté dans un taxi, direction Bến Tre pour un tour organisé dans les iles Cồn Thới Sơn, sur le thème de la noix de coco, la spécialité de la région.

A peine sorti de la voiture que des employés du tour, tout de rouge vêtus, nous accueillent et nous ouvrent les portières de la voiture. Chic alors que je me dis, c’est vraiment le pays du service ici. Cette émotion positive retombe vite quand on me présente le prix du tour organisé. Et pour cause, je croyais que c’était le prix par personne, alors qu’en fait on m’a montré le prix pour l’ensemble de notre groupe, mais ça je ne le découvrirai qu’à la toute fin du tour, au moment de payer. Petit lot de consolation en quelque sorte, faut bien essayer de voir le bien là où il est.

Mais c’était si nul que ça ?
Eh bien, oui.

La visite commence, pour une raison que j’ignore, par un petit trajet dans une carriole tiré par un cheval. Le cheval, en très piteux état, semble être au point de rendre l’âme, premier indice vivant d’une visite tout aussi claquée que ce pauvre équidé.

Une fois arrivé près du bord d’une rivière, nous sautons alors dans une pirogue, après avoir enfilé un chapeau traditionnel vietnamien. En fait on est pas obligé de parler de traditionnel, parce que de nombreuses personnes portent ce type de chapeau tous les jours, notamment dans les régions plus rurales.

Et là, je découvre d’autres indices qui font que je suis de suite encore moins emballé par ce tour organisé. Nous croisons de nombreuses pirogues en sens inverse, ça fait un peu usine à touristes. De chaque côté de la berge, ainsi que plus tard une fois sur la terre ferme, je peux apercevoir des tas d’ordures jonchant le sol un peu partout.
La visite se poursuit et j’apprends qu’il existe plusieurs sortes de noix de coco, qui poussent dans plusieurs variétés d’arbres. A l’heure qu’il est j’ai oublié les principales différences, ce qui rend carrément le seul intérêt de cette visite réduit à néant : vous n’aurez qu’à vous contenter des photos !

Mai qui aime décidément poser devant tout et n’importe quoi, gênes asiatiques obligent !

On peut aussi faire des boissons avec le jus de coco, dans lequel on met le blanc. Ça je l’avais déjà découvert pendant mon séjour à Biên Hòa , mais il s’agit ici d’une variété de noix de coco qui n’est pas vendue là-bas alors nous en achetons histoire de voir par nous-mêmes. Pas mal : au moins ça rafraichit par cette chaleur, tâchons toujours de rester positif.

Nous arrivons dans un endroit couvert avec des tables, l’occasion de pouvoir déguster un thé que l’on nous offre. Sur la table se trouve également du miel produit dans la région, qui est disponible à la vente. Toutes les occasions sont bonnes pour détrousser un peu plus le touriste.
Pas folle l’abeille.

Là ça commence à partir en sucette goût noix de coco, quand notre guide personnel (que pous nous trois, la chance !) commence à nous sortir une lamelle de ruche d’abeilles. Je me dis ok, pourquoi pas. Juste après, il nous entraine un peu plus loin et nous propose de nous faire tenir un serpent.

À l’image du mec dans la Cité de la peur, je déclare qu’à ce jour, je ne vois pas toujours pas le rapport avec le reste de la visite.

Nous embarquons ensuite sur un bateau. Vu que nous avons payé un peu plus cher, nous sommes au moins tout seuls dessus et ça reste quand même agréable.

Nous naviguons vers notre première destination. Là nous attend un petit buffet de fruits et un peu de thé pour se rafraichir : nous sommes au Vietnam et il fait sacrément chaud. En plus de cette petite douceur sucrée, une douceur musicale nous attend. Le tour comprend effectivement une petite partie où des femmes, tout de rouge vêtues (comme l’ensemble du personnel sur ce tour), nous chantent des chansons traditionnelles vietnamiennes. Ces chansons sont très courtes : elles ne font parfois que deux ou trois phrases.

Mais Benjamin, une fois encore tu fais parler ta mauvaise foi légendaire. Un petit buffet et des femmes qui chantent, ça doit pas être si horrible que ça. Oui sur le papier vous auriez raison de dire ça. Mais comme je l’ai dit plus haut, ce tour c’est une usine à touristes (et encore ça pourrait être pire en haute saison j’en suis convaincu). Ainsi, nous ne sommes pas les seuls du tout à profiter de cette petite interlude musicale, puisque quatre ou cinq groupes différents sont présents au même endroit en même temps.

De fait, on n’entend pas distinctement la personne qui chante devant nous mais plutôt l’ensemble des chanteuses en simultané. Le tout donne une cacophonie pas vraiment agréable à écouter, mais plutôt amusante pour moi, qui tente au moins d’en rire.

Puis direction à nouveau le bateau pour la dernière étape. Là-bas, des petites huttes sont séparées par des passerelles, mais aussi par des ponts faits de simple bambou, que nous nous amusons à franchir. Faut bien trouver le fun là où on peut.

Ensuite nous arrivons devant l’une des seules chouettes découvertes de cette visite. Des femmes sont en train de préparer des bonbons type caramel à la noix de coco. C’est réellement délicieux.

Evidemment une fois encore, on peut en acheter : sans moi, le sucre n’est pas mon ami, même si pour une fois je suis bien tenté. Puis retour au bateau pour clôturer cette visite. Mais avant de partir, et pour rester dans le thème, quoi de mieux qu’un petit rafraichissement au jus de noix de coco ?

Ce breuvage de clôture de visite aura au moins le mérite de faire passer un peu mieux la pilule du prix de la visite que j’aurais bien préféré investir ailleurs, et que je juge trop cher par rapport à ce que ça valait réllement. Ça va, ça va j’arrête de faire mon Picsou et de parler de sous-sous, mais bon ça reste quand même le nerf de la guerre quand on voyage, et surtout quand c’est décevant ! Une fois encore, ce genre de tour c’est parfois le seul moyen d’accéder à des endroits dans lesquels le touriste moyen ne pourrait tout simplement pas se rendre, même si dans ce cas-là ça n’aurait pas été la plus grande perte de mon séjour !

Ainsi s’achève cette visite. Si on fait la différence entre les points positifs et négatifs que j’en retire, j’aurais volontiers passé mon tour car j’estime que je n’aurais pas manqué grand chose. Après, avec le recul, c’est souvent en repensant aux pires moments qu’on rigole le plus, même si à ce moment-là je n’étais pas encore tout à fait prêt à en rire franchement. Mais Mai, qui ne voyage pas beaucoup, avait l’air ravie et au fond c’est bien tout ce qui comptait.