Hue 1/2 : Keep calm and take pictures

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Après quelques jours passés à Đà Nẵng, il est temps de se tourner vers une nouvelle destination. Le choix est porté sur Huế, ville située à 90 km plus au nord de Đà Nẵng.

LA VOITURE ÇA RAPPROCHE

Ca tombe bien puisque Joe et Velvet (les deux invités malaysiens), veulent aussi s’y rendre. De quoi compléter notre équipe d’expédition, composée de Giang (que vous connaissez déjà) et Yuki, une des membres du JCI Đà Lạt. Plait-il ? Yuki ça ne sonne pas tant vietnamien que ça ? C’est normal, de nombreux membres du JCI décident d’adopter dans ce contexte un nom à consonnance plus anglophone ou plus facile à retenir pour tout le monde. D’ailleurs après discussion avec Joe et Velvet, il s’agit en fait de leurs noms d’usage en anglais, leurs véritables noms étant en chinois mandarin, la langue qu’ils ont apprise à l’école.
Mais je parle de discussion avec Joe et Velvet comme si je m’entendais déjà très bien avec eux. Ce n’est pas tout à fait exact. En fait pendant l’évènement du JCI à Đà Nẵng, je suis resté plutôt timide et un peu à l’écart parfois. Si si je vous assure, ça m’arrive quand même régulièrement. Déjà parce que je suis quand même assez étranger aux us et coutumes du JCI, que je ne connaissais pas grand monde, et aussi parce que je ne parle pas beaucoup vietnamien. Tout cela a fait que je suis resté relativement discret pendant ce week-end. De fait, Joe et Velvet m’ont révélé qu’ils avaient un peu appréhendé le fait de passer une journée de visite avec moi. Ils se sont demandé comment ça allait se passer, étant donné que j’avais l’air plutôt en retrait et pas très à l’aise. Mais ça, c’était pour les vingt premières minutes du trajet en voiture. Après quoi, le Benjamin normal a refait surface et a commencé à balancer blague sur blague. Le truc avec moi c’est que je suis souvent un peu timide avec les étrangers les quelques premieres minutes, mais après ça je redeviens entièrement naturel. Du coup j’ai commencé à pouvoir enchainer les blagues et remarques drôles et perspicaces (du moins leurs rires m’ont fait penser dans ce sens). Et là, c’est la révélation pour mes nouveaux amis malaysiens : « Ah mais Benjamin, en fait tu es très drôle ! Mais nous on te pensait pas comme ça ! » A cela s’ajoute le fait que moi je ne suis pas bridé comme un asiatique sur certains points (blague tout à fait volontaire) : je vais donc donner mon avis, dire directement ce que je pense et ne pas me gêner pour faire des blagues plus osées ou me moquer gentiment de quelqu’un, y compris (et surtout) de moi-même.
Après plus de deux heures à échanger les blagues et les discussions autour de nos pays respectifs, nous voilà enfin arrivés à bon port. Juste le temps de déposer Giang à l’hôtel pour qu’elle puisse commencer à travailler, et nous voilà partis pour enchainer directement sur un petit-déjeuner typique de la ville : Bún bò Huế (les nouilles au boeuf de Huế). Ca pourrait surprendre mes chers confrères de manger ce genre de choses dès le matin, mais moi je suis habitué maintenant. Mieux même, je déclare avec le recul et l’expérience que je peux en manger tous les matins sans m’en lasser.

Un truc qui me fait marrer aussi c’est que quand une célébrité passe manger dans un restaurant, la photo souvenir est directement imprimée à côté du menu, sur la même affiche.
Comme ici avec un acteur célèbre :

TOURISME À L’ASIATIQUE

Une fois notre bol de nouilles avalé, nous donnons notre itinéraire à notre chauffeur, que nous avons loué pour la journée. A peine 40 € pour la journée essence comprise : tarif imbattable comme beaucoup de services au Vietnam.

Nous décidons d’aller visiter la Cité Impériale de Huế. Là où on voit encore une fois que les gens du JCI sont quand même vachement organisés et opérationnels, c’est que Yuki avait déjà reservé nos billets et aussi un guide pour la visite. Nous diviserons l’ensemble des frais à la fin de la journée : réglo et pratique, j’aime ça. Mais revenons à notre visite. Si cela n’avait tenu qu’à moi seul, je n’aurais probablement jamais été visiter cet endroit. Je préfère en général les jolis paysages aux vieux monuments, parce que par le passé j’ai déjà visité (et payé pour !) des endroits tout claqués, si vous voulez bien m’excuser l’expression. Mais ce jour-là, j’avais décidé que je serais de méga bonne humeur, que j’essaierais tout ce qui se présenterait à moi, et que promis, je ne râlerais même pas, pour montrer aux Malaisiens que oui, ça existe bel et bien les français qui ne râlent pas. Bon c’est pas facile pour moi à tenir sur toute une journée mais j’ai quand même réussi. C’est donc un Benjamin 2.0 qui a démarré la visite que je qualifierai de visite « à l’asiatique ».
Ceux qui ont déjà vu des touristes asiatiques devant un monument français devraient déjà avoir une petite idée de ce que je veux dire. Pour moi, faire une visite à l’asiatique, ça équivaut à s’arrêter à peu près tous les dix mètres pour prendre une photo. Pardon, que dis-je, non pas prendre une photo, mais plutôt en prendre dix. Non pardon toujours pas, plutôt en prendre cent ! Et surtout, surtout, il faut poser devant la vue en question.

Pour vous donner une idée, nous n’avions pas encore franchi l’enceinte de la Citadelle, que je pense que nous avions déjà passé au moins trente à quarante minutes à prendre toutes les photos possibles, avec tous les angles de photos imaginables.

Velvet est en effet plutôt exigeante en la matière. Une fois encore, d’habitude ça pourrait être typiquement le genre de choses qui m’agacent, mais cette journée était de toute façon placée sous le signe de la bonne humeur de mon côté, et j’ai plutôt cherché à apprécier pleinement cette expérience photographique orientale. La Citadelle Impériale semble être un des points incontournables de la ville de Huế puisque nous croisons un petit groupes de membres du JCI du chapitre d’Hanoï.

Après plus de quarante minutes et à peine huit cent photos au compteur de l’appareil photo de Velvet (donc compter huit cent photos prises par ce pauvre Joe qui s’exécute avec grand plaisir tout de même), nous pénétrons enfin dans la Citadelle. Nous avançons au rythme des prises de vue requises par Velvet et j’avoue n’avoir pas retenu grand chose des explications du guide.

Un Peu D'Histoire...

La seule chose que j’ai retenue est que la Citadelle était un endroit où l’Empereur pouvait accueillir ses différents femmes et/ou conquêtes en vue de s’en occuper. Mais surtout la chose que je ne savais pas, c’est qu’une personne lambda qui n’est pas de la famille impériale, n’a évidemment pas le droit d’approcher l’Empereur mais aussi de le voir. Si l’Empereur devait prononcer un discours « devant » le peuple, alors il le faisait caché derrière un mur ou un paravent. Je ne sais même pas s’il y avait de la monnaie à son effigie. Ça veut dire qu’en fait les gens étaient gouvernés par une personne dont ils ignoraient même le visage. Plutôt dingue je dois dire.

A un moment on a vu des inscriptions en kanjis chinois que Joe et Velvet ont pu me lire et me traduire. Outre le fait que j’ai totalement oublié pourquoi diantre il y avait des inscriptions en chinois (à part le fait que ces derniers ont colonisé les Vietnamiens pendant un moment ?), c’était plutôt sympa d’avoir des personnes qui puissent le faire, et qui me démontrent déjà l’aspect multiculturel de la Malaisie, dont j’aurais pas la suite confirmation plus tard dans mon voyage. Je ne crois pas que notre petit guide savait lire les kanjis. A vrai dire, nous on l’a plutôt « utilisé » pour nous prendre en photo. Après tout on avait payé pour qu’il nous accompagne, et c’était bien plus pratique comme ça. Le genre de scénario où tout le monde est content : mes préférés pour sûr.

Au détour de nos pérégrinations intra Citadelle, nous croisons à nouveau les jeunes filles membres du JCI, cette fois vêtues de l’áo dài (habit traditionnel vietnamien) typique de la région où se situe Huế. De nombreux habits peuvent ainsi être loués près de la citadelle et il faut avouer que ça rend plutôt bien. Bon j’avais loupé l’occasion à Đà Nẵng de me faire prendre en photo à côté de quelqu’un qui porte ce genre d’habits, cette fois-ci j’ai pu rectifier le tir.

La visite se poursuit dans les jolis jardin de la Citadelle :

Avant de quitter les lieux, Velvet aperçoit un groupe de dames qui portent un autre type d’habit. Visiblement elle a les mêmes volontés de photo que moi (pas étonnant vu le nombre incalculable de requêtes de photo qu’elle a émis jusqu’ici en une seule matinée). Elle interpelle donc les dames dudit groupe, qui sont plus que ravies d’obtempérer : les photos pour les asiatiques c’est quelque chose on va pas se le cacher. Ces dames sont accompagnées par un homme, qui commence à vouloir se rapprocher du groupe pour lui aussi être sur la photo. Refus poli mais direct et catégorique de Velvet :

No, no, not you ! Just the ladies !

Vient ensuite le moment du réconfort avec le repas. C’est l’occasion pour qu’un membre du JCI local nous rejoigne pour nous montrer un peu les lieux. La puissance du réseau JCI en action ! Par contre je n’ai pas retenu son nom parce que le pauvre bougre ne parlait pas du tout anglais. Il s’est donc pointé pour faire plaisir mais il a passé la majorité de son temps à ne pas comprendre ce que l’on disait. Mais comme on dit c’est le geste qui compte, nous on accepte tout le monde !

Et d’ailleurs, vu qu’on avait perdu notre guide, on en a du coup profité pour avoir un nouveau photographe tout désigné pour notre prochaine visite. Direction la pagode pour la prochaine étape, accompagnés de Giang qui nous a rejoint, ayant enfin fini son travail pour la journée. La pagode était sympa, et d’autant plus sympa que comme tout temple bouddhiste la visite était gratuite. Vous allez me dire que je fais un peu le radin (moi ? vraiment ?) à parler comme ça, mais au Vietnam littéralement tout est payant : même une place de parking dans un supermarché peut l’être ! Ils justifient ça par un gardien qui surveille le milliard de deux-roues au mètre carré, mais bon, tout est toujours payant. Mais pas cette fois-ci, de quoi accentuer encore ma méga bonne humeur de la journée. En plus il faisait drôlement beau ce jour-là, la totale quoi.

En fin de journée, il est temps de dire au revoir à Yuki et nos ami malaisiens. Ces derniers me confient avoir été littéralement enchantés de passer la journée avec moi, à quel point j’étais drôle et plein de vie, et surtout que je n’étais pas du tout arrogant comme ils le craignaient. Comme quoi l’aura de la France c’est aussi à double tranchant. Nous nous quittons en nous promettant de se revoir à nouveau, si jamais la Malaisie est envisagée comme future destination…

Ce sera le cas bien sûr !